65. DEUXIÈME MONTAGNE

Ce qu’il y a de pénible, avec la lutte contre les monstres, c’est la sensation de perte de temps.

Autant jadis je prenais plaisir à me mesurer à des êtres plus forts, plus rapides, plus magiques, autant aujourd’hui (peut-être sont-ce les premiers symptômes de la vieillesse) j’ai l’impression en affrontant ce nouvel adversaire que je ferais mieux de faire autre chose.

Parler. Aimer. Réfléchir. Gérer des Univers plus petits comme on entretient des bonsaïs. Voilà ce qui m’intéresse.

Comme si mes ondes de vibration étaient ralenties.

J’aime moins les surprises. Ni les provoquer. Ni les subir.

J’aime prendre mon temps pour ne rien faire.

J’aime qu’on me fiche la paix.

Mais peut-être l’agression n’est-elle qu’une forme de communication.

Peut-être que cette méduse géante, elle aussi fille de Mère Nature, cherche à établir un contact avec nous. Elle s’y prend juste maladroitement.

Par exemple lorsqu’elle ceinture Œdipe et, après l’avoir soulevé haut dans le ciel, le jette sur le pont. Ce n’est pas la meilleure manière de créer un lien avec une espèce étrangère.

Ou quand elle soulève de toute sa masse l’avant du bateau au point de presque le renverser.

Nous dégainons nos ankhs.

Tout en tirant je me déconnecte et j’arrive à penser que cette créature n’est peut-être, après tout, comme toutes les créatures, qu’à la recherche d’amour.

Peut-être faudrait-il réussir à lui dire : « Calmons-nous un peu et parlons. Quel est votre problème au juste ? » Et puis il faudrait lui apporter un peu de réconfort. S’intéresser à son quotidien. « C’est comment, la vie au fond des eaux ? Est-il facile de trouver des partenaires à votre taille ? Avez-vous des enfants ? C’est quoi votre occupation quotidienne quand vous n’agressez pas les bateaux remplis d’humains ? »

Mais la méduse n’a pas de bouche sachant parler notre langue et pour ma part je ne maîtrise pas suffisamment la télépathie interespèce.

La bataille dure donc plusieurs heures. Le monstre de dentelle rose translucide lance plusieurs assauts pour nous détruire. Ses tentacules tirent des petits dards empoisonnés.

Le barbu voyant est touché. C’est douloureux mais pas mortel.

À cet instant Aphrodite est emportée par une lanière-fouet qui l’enlace et la soulève au-dessus du bastingage. Nous nous précipitons pour la dégager. Une rafale de dards s’abat sur nos têtes et nous empêche d’avancer.

Avec mon ankh je réussis d’un éclair foudroyant à sectionner le bras kidnappeur.

Aphrodite, très pâle, nous rejoint dans le poste du capitaine et nous tirons par tous les hublots sur le monstre.

Après la vraie Gorgone Méduse, nous affrontons cet animal qui a pris son nom.

Brusquement le monstre tente encore de nous soulever. Le voilier tangue.

C’est Edmond Wells qui trouve la parade :

— La tête ! Nous possédons la tête de la Gorgone !

Comme personne ne veut la prendre, c’est finalement Œdipe qui se dévoue. Grâce à sa cécité il ne peut être pétrifié.

Il s’attache par la taille à une corde, afin de n’être pas emporté par un tentacule.

L’ancien roi de Thèbes, le vainqueur du Sphinx, semble fier de la mission que nous lui avons confiée. Il s’avance sur le pont alors que les centaines de longs filaments tournoient comme les étamines d’une fleur démesurée.

Œdipe se place à l’avant du bateau et ne bouge plus, alors que les tentacules cinglent l’air, de plus en plus nombreux.

— Qu’attend-il ?

— Que le monstre sorte de l’eau ce qui lui sert d’œil…, répond Edmond Wells.

— Mais comment le saura-t-il ?

— Au bruit.

À nouveau les centaines de tentacules s’élèvent au-dessus du voilier et une volée de dards vise Œdipe. Touché au thorax par l’un d’eux, l’aveugle tombe à genoux sous la douleur et lâche le sac qui contient la tête de la Gorgone.

— Il va tout faire rater ! m’exclamé-je.

Mais en palpant le sol, et tout en grimaçant sous la brûlure du poison, Œdipe parvient à retrouver le sac et s’y agrippe. Quand enfin l’énorme masse du monstre émerge, Œdipe dévoile la tête de la Gorgone : la « Femme Méduse » face au « Monstre Méduse ».

L’animal bondit sous l’eau pour arrêter la menace. Mais Œdipe prend son élan et lance la tête aux cheveux de serpents qui retombe et s’enfonce dans les remous pour passer face aux récepteurs visuels de la méduse.

Les longs tentacules se figent. Puis se durcissent. Puis deviennent gris.

Nous contemplons le spectacle.

De fines lianes de pierre entourent le voilier comme une main aux centaines de doigts filiformes.

Le vaisseau lui-même se retrouve posé sur le récif que forme la méduse pétrifiée.

Œdipe est resté immobile, l’oreille tendue, essayant de comprendre ce qu’il se passe.

Nous poussons une clameur de victoire, le félicitons.

Aphrodite s’empresse de le soigner. Elle extirpe le dard de son thorax puis, en déchirant sa propre toge, lui compose un pansement.

Après quoi, nous sommes obligés de descendre et de marcher sur le monstre pour dégager la coque en utilisant les rames comme leviers.

— Je ne sais pas vous, mais, moi, tout ça m’a donné faim, annonce le héros du jour.

Nous fouillons le bateau. Edmond finit par trouver dans la soute un coffre rempli de victuailles. Du pain sec, des biscuits, des fruits secs, des jarres d’huile, des amphores d’eau et de vin, mais aussi des viandes en salaison.

Aphrodite propose de nous les préparer. Profitant que le vent est tombé, le barbu voyant fixe le gouvernail sur le cap et vient nous rejoindre. Il tire alors de son sac une lyre à neuf cordes et, après l’avoir rapidement accordée, esquisse quelques accords.

Je le reconnais à présent. C’est Orphée, celui qui jouait à merveille durant la fête de la Finale dans l’arène d’Olympie. Avec sa longue barbe qui lui mange le visage, je n’avais pu distinguer ses traits.

Son chant nous apaise et nous ravit.

Nous dressons une table dans la cabine du capitaine, où nous trouvons nappe, assiettes et couverts. La sensation de répit, après les émotions vécues, est la bienvenue.

Le premier plat préparé par Aphrodite est à base de poussin sec cuit à la foudre d’ankh et accompagné de dattes et de figues baignant dans de l’huile d’olive chaude. Des morceaux de pain trempent dans la mixture. Je repousse mon assiette avec dégoût.

— Tu n’aimes pas cette nourriture ? demande Œdipe.

— Je ne mange pas les enfants.

L’expression le surprend. Je développe :

— Je considère que tout être vivant a le droit d’arriver à la phase adulte.

Aphrodite est attendrie.

— Donc pas de veau, d’agneau, de porcelet ?

— Pas d’œufs ?

— Pas de caviar ?

— Les œufs ne sont pas des enfants, complété-je.

— De toute façon ce poussin est mort, et ce n’est pas parce que tu ne le manges pas qu’il revivra, dit Orphée.

— Même sur Terre 1, le fait de ne pas manger les petits du bétail ne changeait rien pour eux, ajoute Œdipe.

— Si. L’industrie agroalimentaire était informatisée à mon époque et elle répondait aux demandes de la consommation.

— Raisonnement fallacieux, répond Orphée. Car tes industriels informatisés, ils n’ont pas relâché le petit poussin dans la nature pour qu’il puisse jouir de sa maturité. En considérant que la consommation ait eu une influence, ils ont juste fait naître moins de poussins. C’est tout.

Œdipe reconnaît que l’argument est juste.

— Il n’existe aucun scénario possible permettant à ce poussin de devenir sereinement adulte. Son destin est déterminé avant sa naissance.

Aphrodite repousse elle aussi le plat et ne mange plus que du pain sec qu’elle mouille de vin.

— Aucun poussin ne peut même imaginer ce que sont les hommes qui le font naître et mourir.

— Et si un homme parvenait à parler au poussin pour lui expliquer ? lancé-je.

— Il ne ferait que le terrifier. Le poussin en voudrait aux hommes pour tous ses frères et ses parents assassinés dans des usines pour le simple plaisir des papilles et de l’estomac. Mais sans rien résoudre.

Nous mangeons en silence. J’ai dans la tête des images d’abattoirs humains.

Je me souviens des paroles de Lucien Duprès alors qu’il était simple élève dieu. Il s’était levé en clamant : «… Nous nous prenons pour des dieux et nous n’avons que le pouvoir d’un éleveur de porcs dans son abattoir. »

Et c’était au nom de cette prise de conscience que pour protéger les mortels des dieux… il s’était transformé en déicide.

Pour lui il fallait « tuer les tueurs ».

Paradoxal. Et pourtant obéissant à sa logique.

Orphée se lève et, en regardant vers l’est :

— En fait, la vraie question est : pourquoi Dieu, le vrai Grand Dieu, ne s’est-il jamais montré à ses créatures ?

— S’il était apparu, personne ne l’aurait cru. On nous a déjà servi tellement d’idoles que la Vérité passerait inaperçue. Qu’est-ce qu’il pourrait faire de plus que ces artistes qui chantent dans des stades emplis de centaines de milliers de personnes et dont le spectacle est retransmis en simultané dans le monde entier ? Comment pourrait-il trouver un discours plus passionnant qu’un match de football en Coupe du Monde ? Nos sens ont été tellement sollicités qu’ils n’ont plus de sensibilité. Comme une langue en contact avec un piment fort ne peut plus percevoir les saveurs d’un plat subtil.

— À moins qu’il apparaisse dans un grand stade, avec la télévision qui diffuse dans le monde entier…

— Il faudrait des feux d’artifice et des effets spéciaux plus forts que ceux des derniers concerts de rock.

— Il faudrait aussi qu’il déclame un discours suffisamment passionnant pour que les gens n’aient pas envie de zapper.

Edmond Wells soupire.

— On lui demandera toujours de prouver qu’il est Dieu et quoi qu’il exprime ou démontre, il y aura toujours des gens pour prétendre que ce n’est pas le vrai.

— Même s’il apparaît sous la forme d’un géant de 100 mètres de hauteur ?

— Le public est blasé. Le cinéma a déjà répandu toutes les surenchères visuelles. Il faudrait qu’il soit lui-même dans les effets spéciaux.

— Vu sous cet angle, ça ne donne pas envie à l’artiste de venir au-devant de son public.

— Il préférera que le public essaie de le rejoindre.

— Ce que nous accomplissons maintenant.

— Sérieusement, vous attendez quoi de ce voyage ? demande Aphrodite.

— Moi, je compte retrouver mon père, dit Œdipe. Celui qui est là-haut au sommet de la deuxième Montagne est le Père de tous les pères. Nous sommes ses enfants et nous devons revenir à la source.

— Pour ma part, annonce Orphée, j’espère retrouver Eurydice. La femme que j’aime.

— Mais, dit Edmond Wells, intéressé, il me semble que votre mythique Eurydice était prisonnière des Enfers.

— Le Grand Dieu seul possède tous les pouvoirs. Y compris sur les Enfers. Je plaiderai ma cause et la sienne.

— Moi, je cherche à rencontrer l’Amour qui a donné naissance à tous les amours, poursuit Aphrodite. Car s’il y a Quelqu’un sur cette Montagne, si ce Quelqu’un a créé l’Univers et l’entretient, c’est forcément qu’il l’aime. Et tous les amours ne sont dérivés que de ce grand Amour Premier du Créateur pour sa création.

Aphrodite se lève et nous rapporte des fruits secs, qu’elle nous sert cette fois avec du thé.

Nous mangeons.

— Et toi, Michael, tu penses trouver quoi là-haut ?

— Finalement… rien. Zeus m’a appris la puissance du vide. Je pense que là-haut, après avoir connu mille aventures nous allons tomber sur un lieu vide et ce sera le gag final de toutes les plaisanteries de l’histoire. Tout ça pour… rien.

Silence.

— Et s’il y a quelque chose malgré tout ?

— Ce sera une passerelle vers un autre mystère.

Orphée se dirige vers l’avant du bateau. Soudain il pousse un cri :

— Ça y est ! On la voit !

Nous nous précipitons.

La brume s’étant dégagée, nous distinguons enfin la deuxième Montagne.

— Vous voyez, dis-je, ému. Je ne vous avais pas menti : une deuxième Montagne cachée derrière la première. Après la montagne de Zeus, le 8, la deuxième Montagne du 9, le Dieu Créateur.

Et je m’emplis les yeux, impressionné par cette vision majestueuse.

Nous restons muets, conscients que là-haut, peut-être, se trouve la Réponse à toutes nos questions.

Cette deuxième Montagne est plus fine, plus haute, plus escarpée que la première. Sa roche bleutée. Son sommet enveloppé d’un nuage opaque qui le masque aux regards. Nous avons l’impression d’avoir franchi une étape déterminante. Même Œdipe, pourtant aveugle, a le visage tourné dans cette direction.

— IL est peut-être là-haut…, articulé-je.

— J’ai peur que nous soyons déçus, temporise Edmond Wells. Un peu comme ces tours de magie dont on veut à tout prix connaître l’explication. Et puis quand l’explication arrive on se dit : « Ah ! ce n’était que ça. »

Soudain un flash traverse la zone nuageuse surplombant la deuxième Montagne.

— Vous avez vu ?

— Il y a forcément quelqu’un…

Le vent continue de mollir, nous ne cessons de ralentir.

— Je me demande qui va le plus vite : Raoul à pied ou nous sur ce voilier.

Orphée examine le ciel.

— Sans un souffle de vent, nous risquons d’arriver trop tard.

— Je suis sûr que le vent va revenir, annonce Œdipe.

Nous patientons. Longtemps. Le bateau reste immobile sur une mer d’huile.

Des petits cris retentissent à bâbord.

Des dauphins.

Ils bondissent autour du bateau.

— Ils pourraient nous tracter ! m’exclamé-je, en réponse à Edmond Wells. Ils l’ont déjà fait par le passé ! Rappelle-toi sur Terre 18, ils avaient guidé le bateau de nos rescapés.

Je propose de leur lancer des cordages.

Les dauphins saisissent les filins et tractent notre voilier à toute vitesse.

— On dirait qu’ils savent où aller, constate Edmond Wells.

Nous nous laissons conduire, et, après avoir affalé les voiles, plus personne ne s’occupe du gouvernail.

Nous longeons la côte sud et découvrons des falaises à pic et des forêts infranchissables. Les dauphins nous font contourner des récifs affleurants que nos yeux ne distinguent qu’au dernier moment.

Aphrodite se rapproche et me prend la main.

— Je suis bien ici avec toi, dit-elle.

— Nous ne comprendrons le sens de tout ça qu’au dernier moment… comme dans un film à suspense où s’accumulent des scènes qui semblent décousues mais qui au final aboutissent à une conclusion qui explique tout. Quand j’étais mortel, c’est cela qui aurait pu me rendre croyant : l’impression que ma vie suivait une trajectoire vers son apothéose.

Après avoir dépassé un torrent qui doit être l’embouchure d’un fleuve de la première Montagne, nous gagnons une zone de falaises noires surmontées de plantes multicolores. Puis à nouveau se succèdent falaises et forêt sombre.

Enfin les dauphins bifurquent pour nous rapprocher de la côte et nous déposent dans une crique de sable fin.

Nous sortons les rames pour la manœuvre d’accostage. Mais les récifs et la jauge de la coque nous obligent à quitter le bateau et à finir à la nage.

Je range Terre 18 dans son coffre, le coffre dans mon sac à dos, puis je saute à l’eau et avance à la brasse.

Aphrodite nage à côté de moi. Edmond Wells, après avoir jeté l’ancre, plonge lui aussi. Les deux barbus derrière. Orphée guide Œdipe avec une cordelette qu’il tient entre ses dents.

En atteignant la terre ferme, nous avons l’impression d’être des explorateurs découvrant un nouveau continent.

Nous prenons enfin pied sur la plage. Face à nous, une barrière de cocotiers, puis une forêt dense qui monte vers la deuxième Montagne.

Nous restons longtemps étendus, épuisés, sur le sable chaud.

L’air sent bon le magnolia.

— Je vous propose d’avancer, dis-je enfin.

Les autres approuvent. Avec le sentiment partagé que plus tôt nous serons fixés sur la suite des événements et mieux ce sera.

Nous nous débarrassons de nos toges trempées pour nous en entourer les hanches et continuons torse nu. Aphrodite s’est fabriqué une sorte de bikini en déchirant sa toge. L’étoffe mouillée ne cache rien de ses formes parfaites.

Nous franchissons la barrière de cocotiers et nous retrouvons dans une zone forestière semblable au type équatorial de Terre 1.

Alors que nous avançons lentement, nos ankhs dardés en avant, il nous semble percevoir des présences furtives autour de nous. Orphée saisit une branche et la manie comme une machette.

Nous nous équipons nous aussi de bâtons, au cas où nos ankhs ne suffiraient pas.

— Vous voyez quelque chose ? demandé-je.

— « Vous voyez quelque chose ? » reprend une voix étrangère, loin de mes quatre compagnons.

Je me retourne. À nouveau des glissements dans les broussailles. Des animaux courent autour de nous puis s’arrêtent. Comme s’ils nous attendaient.

— Ce sont peut-être de gros lapins, annonce Edmond Wells.

Des dizaines de voix répètent en chœur : « Ce sont peut-être de gros lapins. »

Un frisson me parcourt le dos. Je crois savoir qui sont ces êtres frappés d’écholalie.

Les satyres. Les enfants de Pan.

En effet des centaines d’êtres mi-hommes, mi-bouquetins apparaissent autour de nous. Et poussent ensemble ce qui semble être leur cri de ralliement :

— « Ce sont peut-être de gros lapins ! »

Le Mystere des Dieux
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